Le président Jospeh Kabila a livré jeudi un discours très attendu devant le Parlement réuni en Congrès. Mais à moins d’une semaine du dépôt des candidatures à la présidentielle, le chef de l’État n’a pas donné d’indication sur son avenir politique.
Son discours était très attendu. Mais il a déçu ceux qui imaginaient que le président congolais allait évoquer son avenir politique. Car si la Constitution interdit à Joseph Kabila l’éventualité d’un troisième mandat, celui-ci entretient toujours le flou sur ses intentions en vue de l’élection présidentielle du 23 décembre 2018.
Voici les points principaux de son discours.
Les heures sont données en heure GMT
16 h 30 : « Joseph Kabila est totalement déconnecté des aspirations du peuple » (Ensemble)
Du côté d’Ensemble pour le changement, la plateforme électorale de l’opposant en exil Moïse Katumbi, on estime que le discours de Joseph Kabila « c’est du déjà entendu ». « Le chef de l’État n’a absolument rien dit. Au contraire, nous avons eu affaire à un Kabila sans inspiration, qui est venu devant le Congrès seulement pour répondre à la communauté internationale », regrette le député Christophe Lutundulu, vice-président du G7.
Pour ce membre du bureau politique de Moïse Katumbi, « Joseph Kabila est totalement déconnecté des aspirations du peuple congolais ». Il assure aussi que l’opposition va continuer à « lutter pour obtenir les élections transparentes, libres et inclusives ».
16 h 05 : « Kabila avait l’opportunité de décrisper la situation politique, il n’en a rien fait » (UDPS)
D’après Jean-Marc Kabund, de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), « Joseph Kabila n’a pas compris ce que ce discours sur l’état de la nation voulait dire ». « Cela suppose d’entendre les attentes de son peuple et d’y répondre. Or, comme chaque année, il s’est contenté de faire un récital de chiffres, dont lui-même n’a pas la maîtrise. Le pays vit actuellement des heures très difficiles. À quelques jours du dépôt des candidatures, Kabila avait l’opportunité de décrisper la situation politique. Il a préféré narguer le peuple congolais et la communauté internationale. »
15 h 27 : Joseph Kabila achève son discours sans faire mention de son avenir politique
Après environ une heure de discours, le président congolais a achevé son discours sans faire une seule fois mention de son avenir politique.
15 h 20 : « Notre engagement à respecter la Constitution demeure non équivoque »
Le président Kabila a souligné son « engagement à respecter la Constitution ». « Le cap des élections reste maintenu », a-t-il également déclaré, en soulignant que celles-ci seront intégralement financées par la RDC.
Quelques instants auparavant, le chef de l’État congolais a affirmé s’être « employé au plan politique à promouvoir les idéaux de démocratie, de patriotisme et d’indépendance nationale ». « Le Congo n’a jamais donné de leçons à personne, et n’est pas disposé à en recevoir, a-t-il déclaré. Et surtout pas de ceux qui ont assassiné la démocratie dans ce pays et ailleurs. »
15 h 12 : Kabila préconise la maîtrise du taux de croissance démographique
« N’en déplaise à ceux qui ne voient que ce qu’il reste à faire et non ce qui a été fait », les réformes engagées ont eu, selon Joseph Kabila, une « incidence » sur la situation économique du pays. Le président congolais reconnaît toutefois que « les conditions sociales demeures préoccupantes, particulièrement en milieux ruraux et semi-urbains ».
Pour lutter contre la pauvreté, Joseph Kabila estime qu’ il est désormais « urgent d’œuvrer dès à présent à la maîtrise du taux de croissance démographique », à travers notamment des « mesures courageuses » en matière de planning familial.
14 h 55 : Une litanie de chiffres
Croissance économique, inflation, réserves de change… Chiffres à l’appui, Joseph Kabila évoque un par un les grands indicateurs économiques et souligne les progrès accomplis selon lui.
14 h 45 : Kabila fait l’éloge de sa présidence
Joseph Kabila dresse un tableau, plutôt flatteur selon lui, de la RDC. Un pays « voué à une disparition programmée » mais qui est aujourd’hui le « centre de toutes convoitises et intrigues diplomatiques, voire des complots sordides ».
Réunification du pays, croissance économique, réforme de l’État… Kabila fait ensuite l’éloge de sa présidence. « Fort de cette renaissance de l’État, je me suis employé à créer les conditions favorables pour l’émergence d’un Congo fort et prospère. Là aussi, le pari paraissait impossible, car nous avons hérité d’une situation catastrophique. »
14 h 35 : « Pourquoi est-ce que je sens une petite tension dans la salle ? »
« Pourquoi est-ce que je sens une petite tension dans la salle ? », s’interroge Joseph Kabila, en guise de prélude à son discours. « Je sais pourquoi il y a une tension, poursuit-il. Probablement parce qu’il y a ceux qui pensent que aujourd’hui, quelque part dans mon discours, je dois dire « mesdames et messieurs comprenez mon émotion ». Ce sera tout simplement « comprenez ma passion pour le Congo ». » Une référence au célèbre discours prononcé par le maréchal Mobutu, lors de son annonce il y a 28 ans du tournant du multipartisme.
14 h 20 : Le président Kabila fait son entrée
Fanfare et tapis rouge… Joseph Kabila a fait une entrée en grande pompe dans l’enceinte du palais du Peuple. Son discours sur l’état de la nation est attendu incessamment.
14 h 15 : Un discours peaufiné jusqu’au dernier moment
Hier, Néhémie Mwilanya Wilondja, le directeur de cabinet du chef de l’État, « [travaillait] encore sur le discours » que Joseph Kabila s’apprête à prononcer devant le Congrès, nous a confie l’un de ses proches.
14 h 10 : Le président Joseph Kabila attendu d’un moment à l’autre
Après le vote de l’ordre du jour du Congrès, les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat ont suspendu pour quelques instants la séance, le temps d’aller accueillir le président Joseph Kabila. Dans la salle, 467 députés sur 500 et 80 sénateurs sur 108 sont présents pour assister au discours de Joseph Kabila.
14 h 00 : Retour sur le discours de Kabila en novembre 2016
Le 15 novembre 2016, en pleine crise politique, Joseph Kabila livre un discours devant les parlementaires réunis en Congrès. Il se montre alors peu loquace sur son avenir politique, en assurant simplement que « la RDC est une démocratie constitutionnelle : toutes les questions pertinentes relatives au sort des institutions et de leurs animateurs sont réglées de manière satisfaisante par la Constitution ».
À l’époque, ses détracteurs le soupçonnent déjà de vouloir briguer un troisième mandat. « Pourquoi [Kabila] ne dit pas clairement qu’il ne sera pas candidat à sa propre succession ? », s’interrogeait déjà à l’époque un membre du Rassemblement.
13 h 54 : Pour le ministre Emmanuel Ilunga, « Joseph Kabila n’a pas l’intention de briguer un troisième mandat »
Dans une interview à Jeune Afrique, le ministre en charge des Congolais de l’étranger Emmanuel Ilunga estime que « les actes du président Kabila montrent clairement qu’il n’a pas l’intention de briguer un troisième mandat ». « Tenez, il a initié cette réforme de la loi électorale qui oblige les partis politiques à se regrouper dans des grands ensemble, poursuit-il. C’est une preuve qu’il veut faire de la politique autrement. Et s’il voulait vraiment briguer un troisième mandat, il aurait utilisé le vote des Congolais de l’étranger pour tirer les choses en longueur tellement il aurait été compliqué de le rendre effectif. »
L’intégralité de l’interview : Emmanuel Ilunga : « La Belgique nous considère encore comme des personnes colonisées »
13 h 50 : Retour sur le discours de Kabila en novembre 2016
Le 15 novembre 2016, en pleine crise politique, Joseph Kabila livre un discours devant les parlementaires réunis en Congrès. Il se montre alors peu loquace sur son avenir politique, en assurant simplement que « la RDC est une démocratie constitutionnelle : toutes les questions pertinentes relatives au sort des institutions et de leurs animateurs sont réglées de manière satisfaisante par la Constitution ».
À l’époque, ses détracteurs le soupçonnent déjà de vouloir briguer un troisième mandat. « Pourquoi [Kabila] ne dit pas clairement qu’il ne sera pas candidat à sa propre succession ? », s’interrogeait déjà à l’époque un membre du Rassemblement.
13 h 40 : Joseph Kabila de nouveau candidat ? Des signaux contradictoires
Après trois ans de blocage, l’Assemblée nationale a adopté, ce mardi 17 juillet, la proposition de loi sur le statut des anciens présidents de la République. Un texte interprété comme le signe que le président Kabila était prêt à passer la main – avec tout de même un certain nombre d’avantages non négligeables. Autre élément : la récente vague de nominations au sein de l’armée, qui montrerait sa volonté de garder le contrôle sur l’appareil militaire après son départ.
À l’inverse, d’autres signaux font pencher la balance pour une éventuelle candidature de l’actuel président. C’est le cas notamment de cette sortie du juriste congolais Cyrus Mirindi, pour qui la révision partielle de la Constitution en 2011 remettrait les compteurs à zéro. « Le comptage (en termes de mandats) qu’on doit prendre constitutionnellement, c’est le comptage qui débute à partir de l’élection de 2011, expliquait-il à nos confrères de Radio Okapi. À partir de ce moment-là, le président de la République a fait un mandat et il lui reste un deuxième mandat pour atteindre le plafond constitutionnel. »
13 h 35 : Le programme prévu
13 h 30 : Pourquoi ce discours est très attendu
Annoncé depuis la fin juin, le discours de Joseph Kabila intervient à seulement six jours de l’ouverture du dépôt des candidatures à l’élection présidentielle. Or le président congolais, s’il a assuré vouloir respecter la Constitution, n’a jamais clairement fait part de ses intentions en vue du scrutin.
Interrogé sur les raisons de ce mutisme au sommet de l’État, la Majorité présidentielle évoque la volonté « de ne pas faire le jeu de l’opposition ». « Le chef de l’État a pris l’engagement devant la nation que la Constitution sera respectée, déclarait il y a quelques semaines à JA André-Alain Atundu, porte-parole de la MP. Un engagement renouvelé dans l’accord du 31 décembre 2016, qui dispose que le président ne pourra pas solliciter un troisième mandat. J’estime que, pour des esprits normalement constitués, cela devrait suffire. »