Qui veut balkaniser le Congo de Lumumba ?

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Qui veut balkaniser le Congo de Lumumba ?

Reste à savoir si la vision du monde qui prévaut au Congo vaut la peine d’être adoptée par le reste de la planète… Plus sérieusement, le déni par les Congolais de leur propre responsabilité dans ce qui leur arrive n’augure rien de bon pour l’avenir. Depuis l’indépendance en 1960, une corruption sans équivalent dans le monde règne au Congo  de Lumumba.

La paralysie de l’Etat qui en est la conséquence est admise par tous. Il n’y a pas que les militaires à ne pas savoir ce qu’un salaire régulier peut vouloir dire, puisque tous les fonctionnaires sont soumis depuis 50 ans au régime d’un Etat kleptocrate, où l’accès au pouvoir est synonyme de l’accaparement de la richesse nationale par l’équipe dirigeante, sans que cette anomalie soit même relevée dans la cacophonie tribale du débat électoral.

C’est ça la République démocratique du Congo et c’est ce qui explique qu’à chaque problème de sécurité nationale, les dirigeants, quels qu’ils soient depuis l’indépendance, recourent toujours à l’intervention militaire étrangère. Depuis la sécession katangaise dans les années soixante – une sécessions empêchées par l’intervention de milliers de soldats onusiens rameutés de la terre entière – jusqu’à l’occupation actuelle du pays par divers groupes armés opérant surtout mais pas seulement à l’est et au nord du pays, le nombre de soldats étrangers ayant foulé le sol du Congo de leurs bottes est incroyable.

Parachutage de soldats de l’OTAN sur Kisangani pour défaire la rébellion muléliste, occupation de la ville de Bukavu par le mercenaire belge Schramme réclamant sa paie pour services rendus à Mobutu en 1967, intervention franco-marocaine contre les gendarmes katangais de retour après avoir été chassés par les troupes onusiennes une dizaine d’années auparavant, armées du Rwanda, de l’Ouganda, de l’Angola, du Zimbabwe, Namibie et on en passe, il est à noter que toutes ces forces militaires étrangères furent invitées au Congo par une faction congolaise ou l’autre. Et que dire de la presence de la MONUSCO sur le sol congolais depuis des decenies et recemment les troupes du Burundi, de la SADC et les mercenaires Russes et roumains?

Quel pays au monde a-t-il réussi à se construire une histoire en agissant de la sorte? C’est à la lumière de ce refus d’assumer soi-même la responsabilité de la défense nationale qu’il convient de comprendre les cris du genre: que fait donc la communauté internationale? Pourquoi parle-t-on seulement de la Syrie? Eh bien en Syrie cher monsieur, les Syriens ont pris les armes pour renverser une dictature qui les opprime. Ils ne se contentent pas de regarder passer les fourgons de toutes sortes d’armées étrangères sur leur territoire, ni ne tolèrent l’occupation de milices étrangères prédatrices comme les extrémistes hutu des FDLR et les ADF-NALU installés à demeure sur le territoire du Congo. Le M23 d’apparition récente n’est que le cache-sexe de la nudité étatique en République démocratique du Congo. Il a au moins, lui, l’excuse d’être composé de citoyens congolais. Sauf que le drôle de nationalisme dont font preuve les élites congolaises les rejettent sans comprendre qu’on ne saurait exclure un pan entier de la population de la terre de ses ancêtres sans remettre en cause l’appartenance de cette terre au territoire national. Imaginez les Alsaciens rejetés par les autres Français sous prétexte qu’ils ne seraient que des Allemands.

Qui a besoin de balkaniser le Congo de Lumumba quand les Congolais  le font mieux que personne?

Kanyamagare

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