DRC, SUD-KIVU : LA VILLE DE BUKAVU MEURT DE SOIF

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Bukavu chef-lieu de la Province du Sud-Kivu est, depuis ces trois dernières décennies, en proie à une croissance démographique sans précédente créant des besoins en infrastructures , en particulier l’approvisionnement en eau potable.

Plusieurs quartiers de la ville de Bukavu font face à des pénuries d’eau courante. Une situation qui hérisse les habitants en ces temps de des pluies à recourir à l’eau des sources et des pluies. La ville de Bukavu a été dotée de bornes fontaines par le Groupe Anti-Bwaki et en temp  de crise, des jeunes filles et garçons parcourent la ville avec des bidons à la main à la recherche de la denrée rare. Une dizaine de fois par jour, Nsimire vient y remplir ses bassines et bidons pour pouvoir faire le ménage, laver le linge ou cuisiner. « Mais je ne peux pas boire cette eau qui n’est pas potable. J’attends la nuit pour espérer avoir de l’eau qui coule du robinet », explique la mère de famille avant de repartir, sa bassine sur la tête, à travers les rues de la ville de Bukavu. D’autres familles de la ville de Bukavu (Sud-Kivu) récupèrent l’eau des pluies, pour constituer des réserves afin de faire face à la pénurie d’eau potable depuis plusieurs jours dans la ville.

Rappelons que l’absence d’accès à l’eau potable et aux structures d’assainissement adéquat est à la base des maladies hydriques qui sont la deuxième cause de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans en RDC et au Sud-Kivu en particulier.

De nombreuses actions ont été entreprises dans le sens de l’amélioration de la distribution de l’eau pour compenser les déficits en eau produite par l’usine de Murhundu construite en 1954 à l’époque coloniale. La récente initiative est la construction d’une nouvelle usine de capacité de 600 m3/h, ce qui permet de doubler la capacité de fourniture d’eau à la population.

Toutefois, des difficultés persistent : l’insuffisance des raccordements au réseau de distribution d’eau aux quartiers périphériques due au caractère anarchique des constructions et à la pauvreté relative des habitants, le risque permanent de pollution dû à la vétusté des conduites d’eau et à la carence des réactifs chimiques nécessaires au traitement de l’eau, les fuites et les coupures nombreuses.

Se laver, faire la lessive ou la vaisselle devient de plus en plus compliqué à cause du manque d’eau au robinet et le bidon d’eau s’achète à 500 FC et cette situation affecte tous les quartiers de la ville de Bukavu dont la conduite principale qui approvisionne 80% de la population de Bukavu en eau est inaccessible entre le Lycée Wima et l’Institut Technique Médical. En effet, des constructions anarchiques sont érigées au-dessus de ce grand tuyau, empêchant ainsi la REGIDESO d’y accéder en cas de panne ; mais aussi les éboulements causés par ces constructions anarchiques fragilisent cette structure hydraulique.

La ville de Bukavu continue de mourir de soif, en attendant que des mesures adéquates soient prises pour améliorer l’accès a l’eau potable pour tous.    Et dire que des millions de dollars américains sont gaspillés dans une guerre injuste conduite contre un pan de la population au Nord-Kivu, la République n’a vraiment pas de chance.

Kanyamagare

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